[Vidéo] Cagnotte participative pour aller « À l’Essentiel », restaurant solidaire à Saint-Louis

On y viendra « parce que c’est bon » : la cuisine, les administrateurs de Soliresto, la nouvelle entité – une SAS – créée à 50-50 par l’Apei Sud Alsace et l’association intermédiaire Ludo Services, la connaissent, puisqu’elle sortira de la cuisine Solicook. Rue François-Antoine-Xavier-Wittersbach, elle fonctionne depuis octobre pour la restauration collective de la Ville de Saint-Louis.

Son autre activité, quand la crise sanitaire le permettra, sera d’alimenter le restaurant « À l’essentiel », qui doit voir le jour au printemps. Le gérant est déjà trouvé, le serveur, le barmaid et le plongeur – homme ou femme – de ce nouveau lieu culinaire restent à recruter. Ils auront une particularité, qui pourra se voir, ou pas : à 55 %, les employés de cette entreprise d’insertion seront travailleurs handicapés et/ou en entrée ou retour à l’emploi. 
 
De l’inclusion dans tous les sens du terme : la structure est née de la volonté de l’ancien maire Jean-Marie Zoellé, qui avait, en 2019, sollicité Clément Morgen, président de Ludo Services. À Saint-Louis, elle était la seule à pouvoir s’associer à l’Apei Sud Alsace pour obtenir un agrément d’entreprise d’insertion auprès de la Direccte. « Ludo Services apporte son expertise dans le milieu de l’insertion », souligne Fernand Heinis, président de l’Apei Sud Alsace.

Encore 600 € à trouver d’ici le 15 janvier

PARTICIPER À LA CAGNOTTE

L’ensemble du projet est financé, mais pour le faire connaître et mettre les futurs clients en appétit, une partie de l’investissement fait l’objet, jusqu’au 15 janvier, d’un financement participatif sur la plateforme Kiss Kiss Bank Bank. Pour financer un lave-vaisselle professionnel adapté à un plongeur en situation de handicap, qui coûte 9 500 €. « 8 600 ont déjà été récoltés », se réjouit Louis Merlier, gérant du restaurant, employé par Soliresto.

Fort d’une expérience dans la restauration, le jeune homme a mené campagne sur internet. « Cette option permet de récolter des fonds sans investir, de se créer une première clientèle et faire connaître le projet », ajoute Samuel Kuchel, directeur de l’Apei Sud Alsace.

« Parce que c’est bon, pas par charité »

Une soixantaine de généreux donateurs a, pour l’heure, adhéré à l’idée, dont la Banque postale, qui a fait un don de 5 000 €. L’ouverture en avant-première sera dédiée « aux personnes qui ont participé à la campagne ». Certes, il est bien question de soutenir un projet d’inclusion, mais les intervenants insistent : « À l’essentiel obéira aux mêmes règles qu’une entreprise classique. Il a obtenu une licence IV. Les gens viendront au restaurant parce que c’est bon, pas par charité. » Le business plan est prêt, les murs, qui appartiennent au Fonds de dotation de l’Apei, attendent encore leur équipement mais le chantier est bien avancé.

64 places assises sont prévues et cinq jours sur sept, à midi, plus, sans doute, un soir par semaine, on pourra découvrir la cuisine bio, locale et de saison de Solicook, la cuisine solidaire attenante. La carte, épurée, proposera deux entrées, deux plats, deux desserts, un menu du jour. « On cible tout public, qui vit ou travaille à Saint-Louis », ajoute Louis Merlier. Encore un coup de pouce et le projet sera aux petits oignons.

Un tremplin de deux ans maximum

Ludo Services accueille 12 % de personnes relevant du champ du handicap et de l’insertion. Elle devrait donc être pourvoyeuse de personnel pour « À l’essentiel », qui doit accueillir un minimum de 55 % de salariés avec une reconnaissance de travailleur handicapé. Le restaurant est une entreprise d’insertion, permettant, sur deux ans maximum, « de se créer un parcours professionnel avant de trouver un emploi durable dans le milieu ordinaire, pas uniquement la restauration, d’ailleurs », souligne Lucie Leprêtre, directrice de Ludo Services.

À Saint-Louis, pour créer cette entreprise d’insertion, le domaine de la restauration avait été choisi parce que le service était, avant la crise sanitaire, un métier en tension dans les Trois Frontières. « Ici, on travaillera surtout le savoir-être, on peut commencer sans expérience et sans diplôme », ajoute Louis Merlier, qui sera accompagné, pour la partie sociale, par Célia Biber. Cette responsable sociale de l’Apei Sud Alsace œuvre déjà à Solicook et veillera à l’accompagnement de ces salariés ordinaires, dont seules les conditions de travail auront – un peu — été adaptées.

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